05/02/2014
Les députés PS se disent en guerre "contre les curés" ! Non : ils sont en guerre contre les mesures familiales issues de la Résistance
La révolte du groupe socialiste de l'Assemblée persiste, soutenue par les radios du service public :
La gravité du ''péril prêtre'' n'échappe pas aux élus et aux journalistes, puisque nous sommes en 1834. Ce matin à France Inter et France Culture, l'aube était encore plus anticléricale que d'habitude : en réunion de groupe, les députés PS venaient de hurler au danger calotin pour intimider M. Ayrault et obtenir que les ''mesures phare'' du projet de loi retiré soient réintroduites, en ordre dispersé, après les municipales.
À entendre ces députés, flanqués de M. Mamère et de M. Plenel (France Culture ce matin), le mouvement de résistance familiale serait une création du clergé ; la présence d'un cardinal et de deux imams dans la foule lyonnaise serait un affront à la République [1], déjà menacée dans son existence même (là nous sommes en 1934) ; et critiquer un amendement PMA éventuel serait un complot factieux, car cet amendement était tabou – en raison de son sujet – avant même d'exister...
Les députés PS déplacent le problème. Ce contre quoi ils sont objectivement en guerre n'est pas le clergé. C'est la politique familiale issue de la Résistance et de la refondation républicaine de 1946... Ce qu'on veut « déconstruire » [2] aujourd'hui avait été construit par le CNR en vue de revitaliser la société après la Libération ! Constater ça, c'est comprendre à quel point l'état d'esprit de la classe politique (et le PS n'est pas seul en cause) a dégénéré depuis dix ans, sous l'emprise du consumérisme.
Personne ne nie que la société a changé en profondeur, en particulier dans le domaine de la vie conjugale et familiale ; et que la République doit adapter sa façon de soutenir les familles de toutes sortes. Encore faut-il qu'il s'agisse de soutenir, non d'aggraver le processus de dissociation. Encore faut-il que l'on n'appelle pas « adaptation » une pollution radicale de la loi par l'hyper-individualisme, indexé sur les caprices de consommateur. Et que l'on incite les adultes à remplir leurs devoirs envers les enfants, au lieu de sembler leur dire : « ne vous souciez pas des enfants, l'école de M. Peillon se charge d'eux à tous points de vue. »
Dans un de ces élans oratoires kitsch qui contribuent (ainsi que sa moustache) à le rendre intemporel, M. Plenel, ce matin, accusait « d'immobilisme » les supporters de la famille. M. Plenel déparle. Le familial est le contraire de l'immobilisme : c'est l'élan vital, le mouvement même de la vie. On regrette d'avoir à le rappeler... Et c'est le véritable objet du débat : celui que les législateurs de la Libération voyaient clairement, et que les nôtres ne voient plus – embrumés qu'ils sont par le malthusianisme libéral.
Les députés PS racontent que leur « Progrès » est menacé par « les réactionnaires » ? Mais ce Progrès-là mène le PS dans le même camp que les patrons de Goldman-Sachs et de Monsanto [3] ; et le pouvoir « progressiste » français applique la politique économique du Medef... Il faudrait ainsi appeler « réactionnaires » ceux qui s'opposent à Goldman-Sachs, à Monsanto et aux exigences de M. Gattaz ? À ce degré de confusion mentale, mieux vaudrait reconsidérer l'ensemble de la question.
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[1] On en déduit qu'un cardinal ou un imam sont privés des droits du citoyen. Il faut aussi leur ôter leur carte d'électeur.
[2] Mot à la mode, mais insolite en matière de législation (et d'Education nationale).
[3] Lobbyistes de choc (auprès de la Cour suprême), en faveur de réformes « sociétales » comparables à celles que prône le PS français.
10:14 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (24)
Commentaires
VICHY ET LA RESISTANCE
> A l'origine la majorité des mesures familiales sont issues de Vichy (d'où le soutien de l'Eglise au départ), Vichy qui comptait de nombreuses personnalités de gauche.
Elles ont ensuite été engrangées en 46 par le nouveau gouvernement grâce au travail de gens comme mon grand-père, (squelettique, il sortait des geôles de la Gestapo ; si la République en 46 est dite "sociale" c'est grâce à son groupe de travail) : mais dire que c'est dû à la Résistance sera en effet plus efficace dans le débat d'aujourd'hui.
EL
[ PP à EL - Si, Eric : cf le programme du CNR.
Se souvenir aussi que ce programme historique est mentionné aujourd'hui, dans les milieux libéraux de droite, comme un maléfice à liquider d'urgence. ]
réponse au commentaire
Écrit par : E Levavasseur / | 05/02/2014
MUSULMANS
> Encore une fois ne nous leurrons pas: les quelques centaines d'enfants de familles d'origine immigrée retirés de l'école contre l'enseignement de la théorie du genre et une présence musulmane un peu plus marquée dans les manifs de dimanche dernier, ont largement plus compté dans la suspension du projet de loi sur la famille que les millions de catholiques qui ont battu le pavé depuis plus d'un an.
grzyb
[ PP à G. - Je partage votre impression. Les défilés d'électeurs de droite n'inquiètent pas la gauche. Mais le moindre signe de colère chez des électeurs de gauche (p.ex. immigrés et enfants d'immigrés), ça, oui ! ]
réponse au commentaire ]
Écrit par : grzyb / | 05/02/2014
SABORDAGE
> La société est en guerre contre elle-même... Elle fait tout ce qu'elle peut pour se saborder: rien pour aider la stabilité familiale, pas de cadre, pas de loi sinon "Il est interdit d'interdire", pas d'enfant sauf si parfait, supprimons la vie plutôt que d'accompagner la souffrance, ...
Son masochisme est impressionnant. On dirait qu'elle lutte contre elle-même et fait tous les choix qui puissent garantir son échec et son malheur.
C'est là que je me sens dans le monde sans être du monde... c'est étrange et douloureux de regarder tout ça. Ca serait drôle si c'était de la fiction. Sauf que je crois en l'homme, puisque Dieu y croit. Donc rien n'est perdu :))
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Écrit par : Ninelene / | 05/02/2014
ELECTIONS
> Certains elus, a l'approche d'elections, ont tendance a perdre la raison, en plus de mal cerner ce qu'est le sens commun. Des perspectives locales difficiles montrent meme des elus sous leur vrai visage et l'intimidation tous azimuts est bien en vue. Comprenne qui pourra...
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Écrit par : christophe b / | 05/02/2014
GUERRE
> Ils sont en guerre contre la civilisation et les valeurs immanentes tout simplement...
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Écrit par : Esclarmonde / | 05/02/2014
LEUR ABDICATION
> Merci Patrice pour ce billet qui est d'abord une belle leçon d'histoire française et une vision nette (et décalée !) de la réalité.
Oui, la classe politique a abdiqué face à l'idéologie dominante et les "clercs" de la pensée s'interdisent de penser : c'est bientôt le point de non retour entre eux et nous.
Une remarque : le mot "réactionnaire", bien que chargé de haine dans leurs bouches, peut très bien convenir aux actuels défenseurs de la famille : ils REAGISSENT face au rouleau compresseur du libéralisme. La réaction peut être salutaire !
Cordialement,
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Écrit par : franfil / | 05/02/2014
C.N.R.
> oui, repris et développé dans le programme du CNR
je suis bien placé pour connaitre le sujet !
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Écrit par : E Levavasseur / | 05/02/2014
LIONEL LUMBROSO
> Sur la question du renversement "forces du progrès"/"réactionnaires" et la présence de la critique de l'hyper-individualisme (certes, le mot "libéralisme" n'est pas prononcé) dans la Manif pour tous, cf. l'intervention de L. Lumbroso dimanche dernier :
http://t.co/YNLmYDjXHD
Cordialement,
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Écrit par : franfil / | 05/02/2014
PAS DE TRIOMPHALISME
> Les discours prononcés (notamment celui indiqué par franfil ; merci !) lors de la Manif pour tous semblent donc s'étoffer et gagner en cohérence. Cela ira-t-il vers une (souhaitable) réflexion plus large et plus intéressante qu'un incantatoire "ONLR" ? A observer.
Notons au passage les signes de panique que représentent en face les propos ampoulés d'un Plenel (je l'ai moi aussi entendu sur France Culture ce matin), par exemple, dignes d'un générateur aléatoire de discours...
Mais il ne faudrait pas non plus céder à un triomphalisme facile !
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Écrit par : Sven Laval / | 05/02/2014
LIBÉRALISME
> Merci cher Patrice pour cette publication lumineuse.
J'étais en effet sidéré ce matin en écoutant à la radio un député socialiste invitant "les curés à rester dans leurs églises, les imams dans leurs mosquées et les rabbins dans leurs synagogues". Et de s'appuyer vaguement sur les paroles du Christ : "rendez à Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui est à César."
En fait, ces "représentants des forces de progrès" n'ont que faire de l'héritage, même récent. En soldant celui du CNR, que revendiquait pourtant leur icône Stéphane Hessel, ils montrent leur vrai visage : celui d'idéologues forcenés.
S'aperçoivent-ils seulement qu'ils professent un libéralisme des moeurs qu'ils dénoncent dès qu'il s'agit d'économie ?
RC
[ PP à RC :
- C'est tout le problème.
- Et il existe aussi, inversé, du côté des cathos français ! On peut dire d'eux :
"s'aperçoivent-ils seulement qu'ils professent en économie un libéralisme qu'ils dénoncent dès qu'il s'agit de mœurs" ? ]
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Écrit par : Réginald de Chutney / | 05/02/2014
LE CALCUL DU POUVOIR
> Petit retour sur la reculade du gouvernement :
Comme vous le rappelez, cela est plus du aux positionnement de gens qui appartiennent à son électorat, qu'une reconnaissance tardive d'un mouvement commencé il y a plus de 12 mois et qui reste fortement mobilisé.
Laisser planer un doute à ce sujet serait doublement pour le gouvernement :
1) il se montre vigilant vis à vis d'électeurs "traditionnels" ;
2) il pourra ensuite arguer ne pas avoir été "autiste" vis à vis d'un mouvement dont en réalité il se moque => ne lui donnons aucun quitus là-dessus !
D'autant que nous pourrions être doublé d'une part par des actions au niveau du parlement européen auxquelles il faudrait se plier ; d'autre part par des amendements inopportuns glissés dans d'autres sujets.
Sur la politique "familiale :
La encore plusieurs choses entrent en jeu :
Le "cadeau" fait au MEDEF voudrait être présenté
comme un projet gagnant/gagnant vis à vis de lui sur le mode je vous fait un cadeau de baisse de charge, vous me faites un engagement d'embauches.
mais aussi pourrait être un prétexte à diminuer le budget famille : il est surprenant qu'on n'ait toujours pas eu de communication sur où seraient alors trouvé ces entrées d'argent pour le budget famille.
Lié à cela se trouve aussi le projet de prélèvement des impôts à la source. Sur ce sujet on oublie de mentionner qu'actuellement les impôt sont prélevés avec une année de "retard". Passé à un prélèvement à la source créerait une année pour laquelle il y aurait double entrée. Jackpot en période de difficultés budgétaire, mais valable seulement une fois et sur lequel aucun gouvernement ne pourra plus jamais revenir. Néanmoins pour en bénéficier avant les prochaines présidentielles cela impose un sacré sprint.
Mais lié à cela se poserait alors la façon dont est actuellement géré le quotient familial : actuellement d'une part il répartit sur le foyer, quand les 2 parents travaillent. L'occasion serait idéale de remettre en cause son calcul actuel qui au yeux de la gauche est injuste car profite plus aux familles aisées. Sauf que de façon induite cela veut dire une modification radicale de la situation actuelle dans la mesure où face à une difficulté budgétaire l'on va demander aux familles aisées de payer pour les familles moins aisées (et rien aux autres foyers). D'une part quand on fait un enfant il entre en compte dans le budget familial tant qu'il est à charge et l'état octroie aux parent une aide via le quotient familial jusqu'à sa majorité ou la fin de ses études. Quelque par la projection budgétaire est faite sur 25 ans. Un foyer qui choisit d'avoir par exemple 4 enfants fait ce calcul. Or brusquement l'état va changer les règles du jeu, et aux parents et aux enfants d'en supporter le surcoût jusqu'à la fin des études de leurs enfants. S'ils avaient su cela, auraient-ils choisit de faire autant d'enfants ? Pour eux le sentiment de se faire avoir par un changement de règles en cours "du jeu" est évident.
Ce fait s'ajouterait aux baisses successives de plafond du quotient familial, et pour beaucoup de famille cela se traduit par une baisse de consommation (d'où des gais totaux moindres pour le gouvernement, trop d'impôt tue l'impôt, on l'a vu cette année où les rentrées ont été de plusieurs milliards inférieures aux projections initiales).
Dernier point le prélèvement à la source permettrait au président de laver l'affront de la gifle reçue par l'anticonstitutionnalité de son projet de taxer à 75 les revenus supérieurs au million (puisque l'impôt actuel est niveau du foyer et non de la personne - contourné par une taxe payée par l'employeur).
Et n'oublions que le quotient a déjà subit 2 baissent, que les femmes ayant élevé 3 enfants ou plus qui bénéficiaient un petit surplus de retraite (10%) non imposable (au motif d'avoir d'une part contribué au système de répartition d'autre part subit plus de difficulté de carrière) voient maintenant ce surplus soumis à l'impôt.
Bref ce gouvernement présente comme injuste tout ce qui n'était pas 100% social dans la politique familiale pour se créer des entrées d'argent nouvelles sur le dos des familles dite aisées qui sont en fait toutes celles qui payent des impôts.
Sémantiquement il devient impropre de parler de politique familiale, nous nous dirigeons vers une politique uniquement sociale de la famille. Je milite donc pour la suppression de ce poste car il devient impropre. ("Mal nommer les choses, c'est participer au malheur du monde")
On veut nous faire croire que le gouvernement se contentera de remplacer le quotient par un crédit d'impôt pour élever des enfants, sauf que d'une année sur l'autre il n'est pas possible de reproduire le même chiffre, on prendra donc la fourchette basse et le solde sera entrés d'argent supplémentaires pour l'état.cela veut dire que face à une difficulté budgétaire l'on va demander aux familles aisées de payer non seulement pour les familles moins aisées (et rien aux autre) mais aussi de contribuer au reste du budget. Et il est impossible de ne pas se plier à cet "impôt supplémentaire" puisqu'on ne pas [encore ?] euthanasier ses enfants à charge. Le piège fiscal se referme sur les familles.
Et quand on nous parle de multi forme de familles, il faudrait se demander si les "multi formes" sont des modèles à promouvoir ou simplement des des cas difficiles à aider, dans ce dernier cas que faisons nous éviter qu'ils en se reproduisent. Mais là encore ces familles éclatées créent des rentrées d'argent : 2 habitats au lieu d'un c'est autant de logements supplémentaires (une source des cause de crise du logement?) donc de taxe d'habitation, de taxe TV, d'abonnement EDF, GDF, Téléphone, eau, supplémentaires => "it's good for buisness" et taxes d'état. (sur ce thème une nouvelle loi impose dans les immeubles où il y a des compteurs collectifs d'eau d'installer des compteurs individuels : c'est autant d'abonnements supplémentaires pour les fournisseurs et de taxes pour l'Etat....!)
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Écrit par : franz / | 07/02/2014
@ Franz :
> vous décrivez assez bien les choses. Mais j'ai envie de vous demander : qu'est ce qu'un chrétien peut trouver de choquant à ce que des familles riches paient pour des familles pauvres ?
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Écrit par : Haglund / | 07/02/2014
à Franz
> J'ai une remarque délicate aussi pour Franz ; sans vouloir vous froisser, vos interventions sont nombreuses et pertinentes, mais parfois un peu difficile à déchiffrer : il manque très souvent des mots (très nombreuses possibilités de contresens !), cela en rend la lecture parfois laborieuse. J'espère ne pas vous blesser, mais serait-il possible de faire un peu plus attention ? Merci !
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Écrit par : PMalo / | 07/02/2014
@ Haglund
> Je constate, et je demande juste à ce qu'on appelle un chat, un chat, et que quand met un oeuvre un changement on n'en cache pas la moitié. C'est cela qui est choquant : faire une chose en disant qu'on fait une autre.
Votre question est pertinante : effectivement l'effort n'est demandé qu'aux familles plus aisées que la moyenne (et non riches - il faudrait quantifier ce terme [et pourquoi ce mot devrait-il revêtir une connotation négative]), voire en deça (celles impactées par les baisses du plafond du quotient familial). On sort d'une politique familiale pour aller vers une politque sociale. Disons-le !
Egalement à ne se soucier que des seules conséquences, on ne guérit pas les causes, mais cela évite de se poser trop de questions sur le long terme alors que cela est couteux (dans tous les sens du terme) pour la société.
Pourtant un jour il faudra se les poser, on ne retrouvera jamais la croissance voulue (possible que dans un mode prédation, ou de saut technologique, mais les sauts technologique actuels ne conduisent qu'à mettre une frange de population sur le bord de la route, dont au final la société doit supporter le coût. Toute la "nuance" du "progrè" réside dans la limite du champ d'observation. Et ils sont nombreux à avoir des oeillères, et pour certains elles sont doublées d'autisme !)
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Écrit par : franz / | 07/02/2014
@Franz:
> l'argument du prélèvement à la source avec "double entrée" ne tient pas la route vu que les contribuables ne pourraient pas s'infuser au quotidien les conséquences pécuniaires de ce choix.
En tout cas ça ne tient pas plus la route que celui "d'un cadeau" selon lequel une année de revenus ne serait pas fiscalisée. C'est un faux problème; le vrai souci de l'Etat avec le prélèvement à la source c'est de généraliser la mensualisation ET de céder la charge dudit prélèvement à des organismes autres que le Trésor (donc faciliter le dégraissage de Bercy et réduire la dépense publique) ET d'encaisser en temps réel (si j'ose dire) tous les fruits de l'économie sur une période donnée (l'année fiscale en l'occurrence), que ce soit les salaires, les retraites, les dividendes, les loyers perçus...
L'objectif principal outre de réduire le cout pour l'Etat serait donc de favoriser l'actuelle gestion budgétaire en bénéficiant ipso facto des moindes signes de retour ou soubresauts favorables de la croissance.
Laurent Fabius y avait déjà songé sous le gouvernement Jospin, et déjà nous connaissions les affres d'une sévère crise économique au tournant de l'an 2000 (la bulle boursière notamment) et ses répercussions sur une gestion budgétaire nationale calamiteuse, dévoreuse de recettes, à la suite d'une légère reprise depuis 1997.
Cette idée reste donc discutable puisque son intéret se borne à apporter tout de suite une hausse des recettes fiscales en fonction des créations de richesses et des nouvelles mesures fiscales aussi. En cas de crise, le bénéfice en est plus limité et se borne à rapporter en temps réel plutot qu'avec un an de décalage le bénéfice d'un nouvel impot sur le revenu par exemple.
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Écrit par : christophe b / | 07/02/2014
CE QUI CHOQUE
> Pour le coup, il ne me semble pas qu'on ait jamais dit autre chose : la gauche arrive au pouvoir pour faire progresser la justice sociale. C'est qu'elle y renonce qui choque !
"On sort d'une politique familiale pour aller vers une politique sociale."
Ma perplexité demeure; je me trompe, ou pendant tous ces mois on nous a expliqué que la politique sociale devait avoir pour coeur la famille et son souci ? Que c'est par la famille qu'on avait accès à tout le champ social ? Le point de la redistribution par le quotient familial permet de fusionner tous les points de vue politiques et éthiques, ce qui n'est pas un mince exploit !
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Écrit par : Haglund / | 07/02/2014
Haglund,
> vous nous fatiguez. Ce qui importe, ce n'est pas ce qui est dit, mais ce qui est fait. Qu'importe le beau discours de nos politiques ?
A une certaine période, on a pris conscience que les familles, en élevant des enfants, rendaient un service à la société. Elles en étaient mal récompensées. A revenu égal, leur niveau de vie était plus faible que celui des couples sans enfant, à cause des dépenses générées par les enfants. Elles ne pouvaient pas mettre de l'argent de côté. Les mères ayant élevé leurs enfants touchaient de faibles retraites. Des mesures ont été prises pour compenser : allocations familiales, supplément de retraite...
Maintenant, on s'achemine progressivement vers ce que nos gouvernants appellent l'égalité sociale, c'est à dire que tout le monde aura la même chose (sauf eux bien entendu, mais c'est normal étant données les responsabilités qui sont les leurs, n'est-ce pas ?).
Tout cela c'est très beau sur le papier. Mais quand le smicard se rendra compte que son niveau de vie est identique à celui de son voisin qui vit des allocations sociales, combien de temps encore acceptera-t-il de se lever à 4 h pour aller travailler quand l'autre fait la grasse matinée et l'empêche de dormir le soir ?
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Écrit par : Barbara / | 07/02/2014
INCULPEZ L'ESPRIT-SAINT
> Que la critique du pape et de l’Eglise émane de la gauche française, des néocons américains ou qu’elle vienne de l’ONU à travers le récent rapport, à maints égards ridicule, du Comité des droits de l’enfant (si j’en crois Jean-Pierre Denis, de « La Vie », qui le commentait ce samedi matin sur Radio Notre-Dame), il nous faut désormais accepter cette réalité. Des Etats et des lobbys puissants, des institutions majeures voudraient tenir l’Eglise en laisse, et avec elle, tenir bien serré l’Esprit Saint.
Au train où vont les délires du total-libéralisme, demain, nos communautés ecclésiales se trouveront confrontées à des sociétés qui demanderont la traduction de l’Esprit Saint, en Personne, devant la justice, pour non-respect de telle ou telle norme, touchant par exemple à l’éducation, et ce en vertu de l’administration des nouvelles mœurs…
Ainsi devrons-nous témoigner, avec l’Esprit, et en son Nom. De même qu’il existe le péché contre l’Esprit Saint, dont le Christ nous a dit qu’il ne sera pas pardonné, il existe des structures de péché contre l’Esprit Saint ; précisément celles que prétend développer aujourd’hui, dans notre pays – concernant l’avortement, le mariage, l’adoption, les familles, la fin de vie ou la bioéthique –, le gouvernement mis en place par MM. Hollande et Ayrault…
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Écrit par : Denis / | 08/02/2014
@ Denis
> "Structure de péché contre l’Esprit Saint" : c'est la première fois que j'entends une telle expression. A la fois juste et terrible. Car elle signifie que, hors conduite héroïque pouvant aller jusqu'au martyr sanglant, toute personne qui y est confrontée est vouée à la damnation éternelle...
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Écrit par : Feld / | 08/02/2014
@ Feld
> Pour préciser mon propos… Le péché est bien sûr attaché à la personne, à la conscience personnelle. Pas à une structure. Celle-ci n'est qu'incitative (il faudrait relire JP II sur les structures de péché).
Mais ça révulse nos militants des lois sociétales qu’il puisse y avoir toujours tel ou tel cœur qui bat, qui bat, qui bat… et s’oppose à la chosification et la marchandisation de l’humain. D’où cette idée socialiste, bien collectiviste et positiviste, la lettre de la loi parlementaire étant censée supplanter l’esprit, de supprimer la clause de conscience pour celui qui est confronté à une structure de péché – comme le mariage homo ou la limite imposée à l’information sur l’avortement, pour lesquels le maire/le personnel soignant n’a pas droit à une conscience libre.
Bien évidemment, cette attaque en règle de l’Esprit concerne, au premier chef, la personne qui, en l’occurrence, avorte ou se marie avec un conjoint du même sexe.
Aussi la nouvelle loi socialiste sur le droit à l’avortement – Meilleur des Mondes – décide-t-elle d’abolir… la détresse ! Les mots ont un sens. La femme en situation de choisir l’avortement n’a plus droit à la détresse. L’homme qui épouse un autre homme a le droit de se découvrir une identité de femme. Ou pas. Et d’adopter un enfant, peu importe ses géniteurs, garçon ou fille ou autre – l'essentiel étant qu'il est un bon… genre.
Ô glorieuse conquête de l’humanité ! Ne nous arrêtons pas là, surtout, chers amis socialistes : avec « la détresse » (des femmes tentées d’avorter), supprimons à tout jamais la peine (de la faute), la violence (de la mise à mort dans le sein maternel), la douleur (de la perte d’un enfant), la différence (de l’être humain en gestation, assimilé à une excroissance inutile, un amas de cellules, une sorte de cancer)… Citoyens de gauche, bannissons définitivement toute notion de « détresse-faute-violence-douleur-différence-conscience ». Mais SVP, dans des structures adéquates, et avec l’anesthésique, le shoot, qui convient…
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Écrit par : Denis / | 08/02/2014
@ Denis
> Tout ce que vous dites me fait penser à une loi du IIIe Reich, prise pendant le second conflit mondial, qui a interdit le port…du deuil aux membres des familles des soldats morts au combat. Un tel événement devait être considéré comme… joyeux, et, accessoirement, un honneur. Donc à ne pas gâcher par des manifestations de tristesse incongrues.
Autrement : ma (deuxième) "reductio ad Verdinum" du jour, trouvée sur un site de "Français de Floride" : "La Grande Guerre a accéléré la brutalisation des sociétés”
http://courrierdefloride.com/2014/01/31/1914-le-centenaire/
La Grande Guerre a complètement modifié le seuil d'acceptation de l'inacceptable, c'est clair ...
Feld
[ PP à Feld - Jamais on n'insistera assez sur le rôle monstrueux de la Grande Guerre dans l'autodestruction de la civilisation européenne. On peut penser que les commémorations prévues feront place à une réflexion sur ce thème, qui échappe aux crispations idéologiques. La discrétion probable du côté "patriotique" (réconciliation franco-allemande oblige) devrait y aider.
Je ne dis évidemment pas qu'il faille passer sous silence le patriotisme bouleversant du poilu de base : martyr volontaire de la fidélité à sa terre et à ses camarades - et martyr involontaire de l'imbécillité criminelle du haut commandement.
Broyeuse industrielle de chair humaine hors de tout patriotisme raisonnable, la Grande Guerre s'est installée dans l'Absurde. Ce faisant, elle a effacé les repères traditionnels. D'où l'affaissement français de l'entre-deux-guerres, et a contrario le délire allemand : deux symptômes opposés du même nihilisme. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Feld / | 08/02/2014
LA GRANDE TUEUSE
> Je ne peux que vous approuver pour la Grande Tueuse…
Ci dessous un des plus célèbres monuments aux morts pacifistes :
http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://rocbo.lautre.net/creuse/img/gentioux/maudite_soit_la_guerre.jpg&imgrefurl=http://rocbo.lautre.net/creuse/gentioux.html&h=768&w=1024&sz=247&tbnid=r2MTYICx3eTgVM:&tbnh=96&tbnw=128&zoom=1&usg=__wuaXyFgF3idp_yIVgx_jb4AgFTA=&docid=BapAHNa4IeSz6M&sa=X&ei=bHT2UtXyKcn17AbVnID4BQ&ved=0CFAQ9QEwAw&dur=2868
Mais pour la modification du seuil d'acceptation de l'inacceptable…oui et non. Oui si on pense à la guerre qui a suivi. Non si on pense à ce que la société acceptait sans se poser de question pour les vies au quotidien, surtout celle des humbles, et parmi eux, surtout les femmes. Nous ne le supporterions pas une minute aujourd'hui.
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Écrit par : Haglund / | 08/02/2014
HONNEUR À GENTIOUX
> Gentioux est effectivement un magnifique petit village rural, qui a ressenti durement la perte de 58 paires de bras pour son industrie sylvicole.
Il fallait oser pareille expression a l'epoque.
Le souvenir que j'en ai garde en tant que touriste c'est un village qui peu a peu se meurt faute de renouvellement de la population. Dommage pour la République.
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Écrit par : christophe b / | 08/02/2014
J.R.E.
> Farida Belghoul expliquaitil ya qq jours :
"La première JRE a rendu célèbre notre action pour sauver la pudeur et l’intégrité de nos enfants. Malgré toutes les calomnies, nous avons gagné la première bataille : le site de la Ligne Azur vient de se retirer de l’internet ; de nombreux documents officiels faisant la promotion de l’idéologie du genre ont disparu comme par miracle eux aussi des sites gouvernementaux."
J'ai essayé : effectivement impossible d'accéder à leur site (alors que je l'avais visité au moment où Peillon appelait les directeurs à convoquer tous les parents ayant participé à JRE !
Comme quoi il y a bien émoi et double langage au gouvernement.
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Écrit par : franz / | 15/02/2014
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